Être fatigué après une journée de travail est quelque chose de normal si la fatigue disparaît après une bonne nuit de sommeil. Ce qui est plus alarmant, c'est quand cette fatigue persiste malgré le sommeil et les temps de repos. En plus de cela peuvent venir s'ajouter différents symptômes, qui vont amplifier cette sensation de mal-être.

Lorsqu'on est en état de fatigue psychique, on a la sensation d'être submergé par un rien, d'avoir les batteries à plat sans arrêt, qu'on n'est capable de rien. On est sur les nerfs et la colère peut vite arriver.

C'est l'étape avant le burn-out. Il faut donc être vigilant et essayer de la comprendre au mieux pour agir au plus vite.

Les symptômes sont nombreux et varient d'une personne à l'autre, mais nous pouvons retrouver le plus souvent :

- Des problèmes de concentration ;

- Des maux de tête fréquents et inhabituels ;

- Des douleurs musculaires inexplicables (muscles tendus) ;

- Apparition d'allergies ou d'intolérances alimentaires ;

- Maux de gorge fréquents ;

- Troubles du sommeil ;

- Vertiges ;

- Manque de coordination, maladresse ;

- Désengagement, manque d'intérêt pour son travail ;

- Isolement, moins d’interactions sociales ;

- Sensation de déprime, d'épuisement émotionnel ;

- Irritabilité accrue.

Ces symptômes peuvent fluctuer avec le temps, mais ne disparaissent pas, à moins de les prendre en charge.

Les causes de la fatigue psychologique au travail ne sont pas encore connues, mais plusieurs hypothèses sont émises.

La fatigue psychique serait le résultat d'une trop grosse accumulation de choses, de stress : trop de fatigue accumulée, trop de pression, trop peu de temps pour soi, trop de changements, trop de situations stressantes, etc...

Le stress est un facteur accroissant la vulnérabilité aux maux divers.

Comme cause, on pourrait rajouter le travail qui n'est pas toujours reconnu, un faible soutien ou une faible communication avec la hiérarchie ou entre collègues, les changements réguliers des conditions de travail, le manque de contrôle sur la situation, le bruit excessif, le fait d'être trop sollicité, ...

Il existe une sensibilité différente selon les individus : certains seront plus susceptibles que d'autres de tomber en état de fatigue psychologique.

En tant que professionnel, que supérieur, que collectivité, vous pouvez mettre différentes choses en place pour prévenir cet état de fatigue psychologique, que ce soit dans votre quotidien ou au travail :

- Développer la communication en équipe : prévoir des temps pour échanger sur la pratique, les problèmes rencontrés, mettre en place des outils de communication pour ceux qui ne se voient pas souvent (cahier de transmission, groupe de discussion, ...), permettre à chacun de s'exprimer lors des réunions, ...

- Développer la cohésion d'équipe : avoir des temps pour faire autre chose que de parler travail (jeux, activités, sorties, ...), monter un projet commun où chacun apporte ses connaissances, régler les conflits en interne, ...

- Être à l'écoute des symptômes de fatigue psychologique et agir rapidement dessus (seul ou accompagné d'un professionnel)

- Modifier les conditions de travail : horaires, temps de cohésion, d'échanges, horaires des réunions, ...

- Viser des objectifs facilement réalisables : ne pas se mettre trop de pression, on fait de notre mieux mais on n'est pas parfait

- Prendre des moments OFF pour souffler : pratiquer un loisir, sortir, se promener dans la nature, lire, voir ses proches, ...

- Pratiquer une activité physique régulière

- Avoir une bonne alimentation et une bonne hygiène de vie

- Prendre en compte les spécificités de chacun au sein de l'équipe : introvertis/extravertis, sportif/manuel/découverte/expression, à l'aise à l'oral/à l'écrit, ...

- S'assurer d'être en accord avec les valeurs portées par l'établissement/la collectivité

- Être à l'écoute de ses collègues, pour pouvoir repérer des signes de fatigue

- Être garant d'une reconnaissance du travail des autres, faire des retours sur l'efficacité des collègues

- Éviter de surcharger certains postes, de mettre trop de responsabilités ou de pression à certaines personnes

Juliette est adjointe dans une intercommunalité, et ce qui lui pèse le plus dans son travail, ce sont les divergences de point de vue dans sa hiérarchie : Président et Directeur ne s'entendent pas. Le Président a une vision économique de l'accueil des enfants et le Directeur a une vision plus éducative. De plus, le Président est décisionnaire de tout : du coup, ils n'ont pas la main sur les recrutement et sont toujours en effectif très tendu. Juliette se retrouve alors à remplacer les animateurs, et elle prend du retard sur son travail.

En plus de cela, s'ajoute des tensions avec une collèguedes accueils de loisirs, qui contredit systématiquement les décisions du directeur dans son dos, auprès des animateurs, ce qui le décrédibilise.

Juliette, elle, est au milieu de tout ça, et elle a de la peine pour ses animateurs : elle les sent fatigués, certains arrêtent leur contrat en cours de route ou ne renouvellent pas, ou encore se mettent en arrêt. Il y a une grande tension chez chacun d'entre eux.

Elle a été récemment arrêtée et en a profité pour remettre tout à plat dans sa tête :

- Le lâcher prise : elle a tenté pendant 2 ans de changer tout ça et d'améliorer les choses, mais même si ça n'a pas fonctionné elle a fait de son mieux, et veut arrêter de culpabiliser.

- Rebondir : elle a monté une micro entreprise en animation et intervient désormais auprès des écoles, collèges, et ACM sur des thématiques variées. Ça lui fait énormément de bien !

Désormais, et grâce à l'aide d'un psychologue, elle sort petit à petit de sa zone de confort et espère avoir un poste ailleurs.

Ses conseils pour ceux qui seraient dans le même cas qu'elle :

- Se poser et prendre du recul sur la situation ;

- Ne pas s'en vouloir lorsqu'on abandonne, surtout quand on a tout tenté avant : en animation, on aimerait bien tout changer mais parfois on ne peut rien faire de plus l

- Savoir lâcher prise ;

- S'abonner à la chaîne Au Cinquième, qui lui a permis de se remettre en question professionnellement, elle qui pensait avoir perdu de la motivation et du sens dans son travail.

Sources : penser-et-agir.fr ; idprevention.com ; passeportsante.net