Le harcèlement scolaire : qu'en est-il du périscolaire ?

Insulter, pousser, taper, embêter, ... c'est normal venant des enfants, il y a toujours des moments où ils se bagarrent ou se chamaillent. Quand c'est de manière répétée et que ça dure plusieurs jours, semaines, voire des années, on appelle ça du harcèlement.

Il existe 3 grandes caractéristiques pour reconnaître le harcèlement :

- La violence : un ou plusieurs harceleurs qui ont un rapport de force contre un ou plusieurs victimes.

- La répétitivité : des actes qui se répètent dans le temps, sur une longue durée.

- L'isolement de la victime : la victime est souvent isolée, volontairement ou non, sans moyen de défense.

A noter qu'il y a plus de risques de harcèlement à l'école élémentaire et au collège.

Pour les harceleurs, tout peut être prétexte de moquerie : le poids, la taille, l'origine ethnique, les vêtements, la couleur de peau, avoir des lunettes, avoir des bonnes notes, ...

Les harcèlement peut prendre plusieurs formes :

- Moral : moqueries, surnoms rabaissant, insultes, menaces, ...

- Physique : coups, bagarres, violences, ...

- Sexuel : chercher à embrasser la victime sans son accord, essayer de la déshabiller, de la toucher contre sa volonté, ...

- D'appropriation : vol, racket, ...

Souvent, le harcèlement passe inaperçu aux yeux des adultes, jusqu'à ce que l'enfant soit en état de mal-être profond et alerte à sa façon, parfois de manière radicale... La victime n'ose pas aller voir les adultes par peur des répercussions de la part des harceleurs, et reste alors seul avec ce lourd fardeaux sur le dos.

Quand les enfants jouent, il leur arrive de se chamailler, se bagarrer. Mais alors, comment faire la distinction entre les deux ?

Ça n'est évidemment pas chose simple, mais il y a quelques astuces qui peuvent aider les adultes à repérer le harcèlement : observer le comportement violent, voir s'il se répète ou non dans le temps, si c'est toujours la même personne qui est ciblée, si c'est avec une volonté de blesser, de faire mal. On peut aussi questionner les collègues animateurs ou enseignants, l'infirmier/infirmière, le/la psychologue de l'école, pour savoir s'ils ont des échos de ce qu'il se passe entre tel et tel enfant. Ne pas hésiter à en parler à sa hiérarchie, et pourquoi pas échanger avec les parents, leur demander si leur enfant a montré des changements de comportement ou non, s'il se confie sur ce qu'il vit à l'école.

On peut aussi se demander si ces actes violents n'ont lieu que sur la pause méridienne, ou si elle se poursuit également sur l'accueil du soir, du matin, ou pendant l'accueil de loisirs. Selon l'âge, cela peut même continuer en dehors des temps d'accueil, sur les réseaux sociaux par exemple.

Souvent, les harceleurs ne se rendent pas compte des conséquences que peuvent avoir leurs actes, que ce soit sur le court ou le long terme. Certaines conséquences peuvent apparaître immédiatement, d'autres peuvent mettre plus de temps à se manifester.

Les conséquences peuvent être nombreuses, et rendent la vie des victimes difficile. C'est pour quoi il faut agir au plus vite, pour éviter au maximum les effets néfastes que le harcèlement peut avoir.

Certains de ces signes sont observables en temps périscolaires : par exemple si un enfant jouait auparavant avec un groupe d'amis, et que soudainement il se retrouve isolé, replié sur lui-même, on peut se poser des questions. En tant qu'adultes présents sur ces temps clés du quotidien des enfants, nous avons un grand rôle à jouer dans la lutte contre le harcèlement, qu'il ne faut pas laisser traîner dans le temps.

Il est important de noter que souvent, les harceleurs sont eux-même en grande souffrance. C'est leur façon de se décharger de leur détresse, de faire passer un message.

Lorsqu'on constate un cas de harcèlement, il ne faut pas rester sans rien faire. Il faut en parler très rapidement à notre directeur et aux professeurs concernés, en décrivant les faits de manière factuelle, sans faire d'interprétation. Le directeur se chargera des démarches à effectuer ensuite.

De notre côté, on devra veiller à ce que l'enfant harcelé ne soit pas isolé, essayer de l'intégrer,et surveiller le comportement des autres envers lui. Il va être important de rassurer la victime, de lui parler, pour lui redonner confiance en elle et lui montrer qu'elle peut se confier à nous en toute confiance.

Si la victime veut se confier à nous (ou bien un harceleur, un témoin), il est important de lui préciser qu'on doit et qu'on va en parler à notre supérieur. Cela évitera qu'elle se sente trahie, et qu'elle perde confiance en nous alors qu'elle avait enfin réussi à se livrer.

Notre posture sera de faire preuve d'empathie avec l'enfant, de ne pas être dans le jugement, et de rester dans l'écoute active. C'est important de laisser l'enfant se confier en se sentant en confiance.

Il faut aussi éviter toutes les questions concernant ce qu'il a vécu comme violences, qui sont les agresseurs, où ça a lieu, ce qui n'aura pour effet que de remuer le couteau dans la plaie. Plutôt lui demander ce qu'il s'est passé, en ponctuant avec des reformulations pour l'aider à continuer son discours s'il bloque. On peut aussi l'aider à mettre des mots sur ses émotions ("Je vois que ça te rend triste...").

A terme, il faut que l'ensemble des acteurs au sein de l'école et de l'accueil de loisirs si nécessaire soient mis au courant de la situation, afin d'assurer le meilleur suivit et une meilleure prise en charge de la situation.

Pour plus de conseils, vous pouvez également appeler le 3020, qui est un numéro gratuit.

Ressources pour aller plus loin :

- Le site de l'éducation Nationale, de la jeunesse et des sports : Non au harcèlement. Ce site est une mine d'or d'informations et de ressources pour quiconque est confronté aux harcèlement (victimes, auteurs, témoins, professionnels, parents). Vous y trouverez aussi des outils de sensibilisation à présenter aux enfants et aux professionnels de l'éducation.

- Trouvé sur Non au harcèlement, un Protocole de traitement des situations de harcèlement dans les écoles, qui regroupe toutes les informations concernant le traitement du harcèlement en école. Il va de l'accueil du témoignage au protocole à mettre en place par le directeur.

- Sur le même site, des cahiers d'activités pour lutter contre le harcèlement, un pour l'école primaire, un autre pour le secondaire. Ils contiennent de nombreuses activités détaillées avec un support de travail et une explication de l'activité à mettre en place.

- Le site du service public, qui regroupe des informations plus orientées vers les procédures et les mesures à prendre en cas de harcèlement scolaire, de violences scolaires, ou de provocation au suicide.

Sources : unicef.fr ; ptitlibe.liberation.fr ; journaldesfemmes.fr ; education.gouv.fr