Le métier d'animateur en 1 mot ?

Dans le dernier post je vous présentais des petites anecdotes spécifiques au métier d'animateur. Aujourd'hui je vous propose des termes qui, selon vous, définissent notre métier, et avec lesquels je suis totalement d'accord.

• Valorisation : la valorisation est un terme qui définit l'animation dans le sens où le métier n'est pas assez valorisé au vu des responsabilités qu'un animateur a, ainsi que du travail que cela demande. Beaucoup d'animateurs demandent une valorisation de notre métier, que ce soit vis à vis de la société, ou simplement de la part des parents, des enseignants, qui souvent prennent nos missions à la légère. Souvent, la phrase entendue est "Ça va, l'animation c'est facile, vous jouez avec des enfants !". En réalité, c'est un métier beaucoup plus complexe que ça... Mais ceci fera l'objet d'un prochain post...

• Imagination : en tant qu'animateur, l'imagination est beaucoup sollicitée. Nous sommes plongés dans cet univers rien que par le fait de travailler au près des enfants, pour qui l'imaginaire et l'imagination font partie intégrante de leur vie ! Enfin, pour les activités, les grands jeux, les temps clés, etc... nous utilisons beaucoup l'imagination pour les faire rêver encore plus, pour leur faire découvrir de nouveaux mondes merveilleux...

• Passionnant : on apprend tellement au près des enfants, ils ont toujours des choses incroyables à dire. On fait de nouvelles découvertes chaque jour, que ce soit sur nous ou sur les enfants. Parfois, ils nous font ouvrir les yeux sur des choses simples de la vie, parfois ils nous font découvrir des capacités enfouies en nous. Au delà de ce côté passionnant, je voudrais aussi parler du fait que lorsqu'on fait ce métier, c'est souvent par passion. Car comme évoqué plus haut, ce n'est pas un métier très valorisé, ni très bien payé. Alors, il faut aimer être avec les enfants, partager de bons moments avec eux, bref, il faut aimer ce métier pour l'exercer !

• Dynamisme : pour être animateur, il faut être dynamique. On est toujours dans l'action, je dirais même dans la réaction face aux événements qui se produisent. On se doit d'être en forme et de proposer de nouvelles choses aux enfants, de les faire rêver, tout en respectant leur rythme. Un animateur de peut rester assis à ne rien faire pendant toute une journée. Il y a toujours des choses à faire, que ce soit avec et pour les enfants, ou bien dans l'établissement même (organisation, rangements, adaptation du mobilier, des affichages, etc..), ainsi qu'au sein de l'équipe.

• Rire : celui-là, il ne faut pas l'oublier, car il fait partie intégrante de notre métier ! Combien de fois j'ai été prise de fou rires suite à une phrase ou un comportement d'un enfant. Sans oublier que, comme je l'évoque dans cet article, les animateurs sont de grands enfants, ils aiment faire des blagues, aux enfants ou aux adultes. Parfois, on se demande qui est le plus adulte entre les enfants et les animateurs...

• Être curieux : aussi curieux qu'un enfant... Un animateur se doit généralement d'être curieux, et faire quelques recherches, s'il veut proposer de nouvelles activités, qui soient originales et adaptées au public accompagné. Car c'est un métier dans lequel on est en perpétuelle évolution, un animateur doit toujours se poser des questions sur sa pratique, sur le développement des enfants, leur bien-être, sur le meilleur moyen de les accompagner, pour améliorer son positionnement face aux enfants, au sein de son équipe, pour améliorer l'environnement dans lequel les enfants évoluent, etc...

• Responsabilité : et oui, aussi fou que cela puisse paraître aux yeux de certains, nous avons beaucoup de responsabilités en tant qu'animateurs. Bien-sûr, on joue avec les enfants. Mais nous ne faisons pas que ça : nous avons en charge un groupe qui peut varier entre 10 et 70 enfants pour les mercredis et les vacances, allant jusqu'à 600 enfants (voire plus) sur le temps du midi. Oui, nous sommes une équipe, mais nous ne sommes par 1 pour 1, loin de là. Et souvent, nous ne sommes pas tous au même endroit avec tous les enfants, mais seuls avec un groupe. Nous devons assurer la sécurité physique, morale et affective de chaque enfant présent. Rien que ça ! On doit avoir des yeux partout, et parfois même nous couper en 4 pour être à plusieurs endroits à la fois.

• Patience : avec les enfants, il faut être patients, très patients ! En tant qu'adultes, certaines choses peuvent nous paraître simples et arbitraires, mais pour les enfants c'est une toute autre histoire. Ils sont en plein apprentissage, en pleine découverte de la vie, et c'est normal qu'ils prennent du temps pour faire les choses. Ils mettent du temps à manger (sauf cas exceptionnels, qui mangent leur repas en 30sec), à parcourir une courte distance en marchant, à mettre leur manteau, à prendre leurs affaires, à faire un joli dessin, à finir leur activité, à s'accrocher affectivement (mais généralement, c'est pour longtemps), etc... Et nous devons respecter la vitesse de chacun, sans les brusquer. Nous devons également rester patients lorsqu'il s'agit de gérer un conflit, une émotion vive, un problème. Cette qualité est aussi importante au sein de l'équipe, car chacun avance et évolue à son rythme, ainsi qu'avec les parents, qui peuvent prendre du temps pour nous connaître, pour nous accorder leur confiance.

• Diplomatie : il faut faire preuve de diplomatie lorsqu'on souhaite parler de sujets délicats en équipe, lorsqu'on veut résoudre un conflit avec un collègue ou entre les enfants, lorsqu'on doit annoncer aux parents que leur enfant a tapé un copain, ou bien qu'il lui a cassé ses lunettes puis l'a insulté, que le comportement de leur enfant a posé quelques problèmes aujourd'hui. Heureusement, la diplomatie s'apprend avec le temps, l'expérience, et les échanges. Elle est aussi importante lorsqu'on souhaite valoriser son travail, ou lorsqu'on doit annoncer à notre chef que non, nous ne pourrons pas être présent à tel événement même s'il est très important, pour diverses raisons.

• Bienveillance : qualité que l'on doit absolument avoir selon moi lorsqu'on est au contact des enfants. Si on veut leur garantir la sécurité physique, morale et affective, la bienveillance joue un rôle essentiel. Être bienveillant, c'est être indulgent, compréhensif, attentionné, sans rien attendre en retour. On donne de notre personne afin de garantir le bien-être des enfants accompagnés, on leur prépare de superbes activités, on leur met des étoiles dans les yeux, on leur fait passé des moments magiques, on leur permet de se découvrir, de découvrir la vie. Mais aussi et surtout, on fait preuve d'indulgence lorsqu'ils se trompent, on les encourage jusqu'à ce qu'ils réussissent, on se montre à l'écoute lorsqu'ils ont besoin de se confier, on sait être une présence rassurante si besoin, on doit garder notre calme face à leur colère afin de leur permettre de passer au-delà, d'accepter leurs émotions, on leur redonne confiance en eux lorsque cette confiance est ébranlée par les aléas de la vie, on ne doit pas leur en vouloir pour leur comportement, car ils apprennent, et nous aussi on est passés par là. Et surtout, on doit être bienveillant envers les enfants, mais aussi envers soi-même. Car le bien-être des enfants passe d'abord par le bien-être de la personne qui l'accompagne.

• Adaptation : maître mot de notre métier à mes yeux, l'adaptation existe à tous les niveaux. On doit s'adapter à chaque enfant qu'on a en face de nous et à leurs spécificités, afin de personnaliser au mieux notre accompagnement et les activités proposées (enfant timide, en colère, triste, effacé, dans la demande d'activité, de calme, ...). On doit s'adapter au groupe qu'on doit encadrer afin de répondre au mieux à leurs besoins (plus ou moins grand, dynamique, créatif, besoin d'expression verbale, ...). On doit s'adapter au lieu dans lequel on travaille et à ses contraintes . On doit s'adapter au temps, qui peut changer d'un moment à l'autre (surtout ici en Bretagne !), et aux aléas de la vie, qui font que l'activité prévue doit être revue et adaptée en conséquence. On doit s'adapter au projet pédagogique, aux demandes spécifiques de la hiérarchie et des parents. On doit s'adapter à l'équipe dans laquelle on est, ainsi qu'à ses propres capacités et à leurs limites. On est sans cesse en adaptation de notre pratique, on doit faire avec les circonstances et rebondir afin de ne pas laisser les enfants dans l'attente, dans le flou trop longtemps. C'est une grande qualité que d'être adaptable dans le métier de l'animation, et encore une fois, heureusement cela s'acquiert avec le temps et l'expérience...

• Joie : les enfants dégagent tellement de bonheur et de joie que ça en devient contagieux ! Personnellement j'aime mon métier et je suis heureuse d'aller travailler, d'aller retrouver les enfants, leurs sourires, leur énergie, le joie de vivre. Même quand on a des coups de mou, les enfants arrivent à nous les faire oublier et à nous redonner le sourire. Bien que parfois il y a des conflits à résoudre, des enfants dont le comportement pose problème, des moments où on hausse la voix, les moments de joie sont majoritaire, et c'est tellement agréable !

• Génial : parce que le métier d'animateur est un métier génial, qu'on passe des moments géniaux, qu'on découvre des personnes géniales, qu'on devient nous-même géniaux !

P.S. : je vous mets au défis de compter combien de fois j'ai écrit le mot "animateur" dans cet article !